EXCEPTION

Elle se sent un peu vexée et se lève.

Je continue.
Les autres sont devant la cabane entrain de discuter.

Après une heure, j'ai terminé. Je range mes cahiers. Je suis fatiguée. Je me couche dans la cabane.

Mon père et ma mère sont partis quelque part. Je sais pas exactement où ils sont allés. J'essaie de dormir mais j'y arrive pas. Je me lève pas. J'entends mes frères et sœurs discuter de tout et de rien.

- Jure ? Dis Fatoumata.
- Je te le jure. C'est nous qui avons volé l'argent de papa parce que nous n'avions rien pour acheter de la bière. Tu sais très bien que nous ne pouvons pas rester une seule journée sans en boire. Dit Abdoulaye.

Je me lève brusquement. Mon cœur ne cessait de battre. J'ai très mal au cœur. Je savais qu'ils fumaient, qu'ils volaient mais je n'ai jamais su qu'ils buvaient de l'alcool et se prenaient de la drogue aussi. Ils ont volé l'argent de mon père. Ils n'ont même pas pensé aux sacrifices que papa a du faire pour avoir cette somme. Je les déteste.
Je ne me rend même pas compte que mes larmes sont entrain de couler. Ils croient que je ne les ai pas entendu. Je ne vais rien leur dire. J'ai le cœur meurtri. Malgré notre pauvreté, mes parents font tout pour que nous ne sentons pas délaissés et exclus de la société.
Je me recouche toujours en pleurs. J'ai tellement mal au cœur. Et mes sœurs sont entrain de rire. Cela leur fait plaisir.

Après quelques longues minutes, j'ai réussi à un peu dormir mais je me fais réveiller par Fatoumata.

- Qu'est ce qu'il y'a ? Demandais durement.
- Y'a ma tante qui est venue nous rendre visite. Viens la saluer. Répond elle.

Je sais que c'est tante Kadia, elle est là juste pour voir dans quel état nous sommes et se moquer de nous. Elle est très riche, on l'entend distribuer des billets dans les soirées mais elle ne nous a jamais aidé. C'est une sorcière.

Je me lève et sort de la cabane pour les rejoindre. J'ai pas le choix mais sincèrement, je veux même pas la voir.

Elle est très très bien habillée, elle n'a pas accepté de s'asseoir sur le tapis.

- Assalamou aleykoum tante. Dis je en lui tendant la main.

Elle me répond avec un <<wa aleykoum salam>> sans prendre ma main. Je vais m'asseoir sur le tapis.

- Où sont vos parents ? Demande t_elle.
- Ils sont allés quelque part. Répond Hamidou.

Elle fait une grimace. Avec son maquillage là, on dirait qu'elle ne s'est pas regardée dans la glace avant de sortir ou bien que sa prétentieuse fille ne l'a pas vu.

Fatoumata se lève pour lui chercher de l'eau. Elle lui tend la tasse.

- Non non non, je bois pas cette eau. En plus d'être malsaine, elle est puisée dans une pompe. Jamais je ne boirai cette eau. Ça me rend malade. Et vous, vous avez l'habitude d'en boire parce que vous êtes nés dans la pauvreté. Regardez moi cette tasse, elle est sale. Ohh, ça sent mauvais ici. Vous vivez dans la merde. Dit elle toute souriante.

Quelle mauvaise femme. Je n'ai qu'une seule envie, me lever et lui donner une bonne gifle. Elle est vraiment audacieuse.
Je peux pas me taire, mes frères et sœurs sont là entrain de regarder le sol.