R.A.I.A

Ethan

Deux semaines plus tôt, Marta m'avait donné rendez-vous dans son bureau. Cornélius Venra l'avait contacté. Il avait besoin d'un excellent technicien de maintenance. Le meilleur qu'elle puisse connaitre. Bien évidemment, son choix s'était porté sur moi.

Je ne doutais, certes, aucunement de mes capacités dans mon travail, mais je n'aurais jamais imaginé qu'elle me mettait sur un tel piédestal.

Avec cette proposition, j'avais conscience que ma vie changerait du tout au tout. Et je ne m'étais pas trompé.

Le soir-même, j'avais rencontré notre grand monarque. Nous avions longuement discuté, lui et moi. Il semblait intéressé par mon profil, et je convoitais le poste ainsi que tous les avantages qui l'entourait.

Cornélius prenait à ses frais mon nouveau logement. C'était un immense appartement de cent cinquante mètres carrés, situé sur le toit du plus bel immeuble de la ville. Les façades étaient entièrement vitrées. J'avais eu le choix des couleurs des néons, un luxe que peu de personnes pouvaient se permettre, car tous les habitants de ce même building devraient vivre avec celle-ci. Avec une pensée pour mon défunt père, j'avais choisi le vert.

Au bout d'une semaine à peine, j'avais noué des liens de confiance avec le dirigeant de notre monde. J'avais résolu les tâches les plus complexes auxquelles je n'avais même entendu parler. Il fallait croire que ma détermination m'aidait à faire redoubler mes capacités.

Tous les soirs, Cornélius m'invitait à manger à sa table, une fois ses autres employés partis. Il me confiait ses difficultés à gérer toutes les demandes de lois, les discours publics, les investissements, les déplacements dans chaque Corporation ainsi que les demandes d'arrestations de citoyens à problèmes. C'était comme cela qu'il appelait les rebelles, tels que les membres de RAIA.

Ce fut naturellement que je lui proposai mon aide, dans un premier temps, pour les discours publics.

Il fut réticent, de prime abord, puis finit par accepter deux jours plus tard. Probablement avait-il comprit qu'il ne pouvait être en capacité de tout faire seul indéfiniment.

Pour première mission, je dus me présenter au monde, expliquer ma fonction, et trouver les coupables des centaines de tentatives de piratage sur les serveurs.

Comme je devais lui faire un compte rendu soigné des problèmes rencontrés durant ma journée de travail, je n'avais pas manqué de lui faire part de ces incidents.

Pour la première fois, il m'avait montré son vrai visage, malgré lui.

— Vous me retrouvez leur identité ! Je veux voir ces bélîtres morts ! hurla-t-il, tapant du poing sur son bureau.

— On pourrait simplement leur demander de se dénoncer, proposai-je sur un ton plus calme.

Il fit voler des papiers éparpillés sur ce même mobilier.

— Croyez-vous vraiment que ce sera si facile ? me méprisa-t-il.

— Bien sûr, ce sont des Néos, ils sont assez stupides pour se faire avoir avec un joli discours menaçant, mais doux.

Un sourire machiavélique habilla son visage, puis il me donna une violente accolade dans un rire démoniaque.

— Ethan, vous savez que vous êtes un petit génie ? Marta a bien fait de vous recommander ! Je ne manquerai pas de l'en remercier comme il se doit. Occupez-vous du discours, vous le prononcerez demain.

Bien évidemment, j'avais déjà l'identité des coupables. Du moins, de certains. J'avais pris grand soin de les garder enfouis dans mon esprit, par sécurité.