R.A.I.A

Chapitre 18

Je me levai et lui mis une gifle de toutes mes forces. Lui qui, d'habitude, se défendait sans réfléchir, ne bougea pas.

— Frappe-moi autant que tu le veux, je le mérite. Mais je ne te dirai rien, Ethan.

Neziah accouru pour me faire reculer. Je voulais me jeter sur lui, prêt à me battre jusqu'à ce qu'il parle.

— Kyle, dis-lui ! Il mérite de savoir ! s'énerva Gabriel.

Il ne répondit rien, ses larmes coulant silencieusement le long de ses joues. Je ne l'aurais jamais imaginé pleurer. Pourtant, il ne s'arrêtait plus depuis que j'avais prononcé les noms de mes pères.

— Kyle, s'il te plaît... Il finira par le savoir, de toute façon, supplia Neziah dans mon dos.

Shay retourna à sa lecture, dans un soupir, ignorant notre conversation, comme à son habitude.

— Je... je ne peux rien dire. Tu devrais aller voir ton père, il t'attend.

L'appel me revint en tête, ayant été occulté par les informations qui avaient suivies. Je me retirai de la prise de Neziah et m'enfuis sans un mot, claquant les portes derrière moi, fou de rage.

J'arrivais rapidement à l'hôpital, la peur et la tristesse avaient pris le dessus, occultant toute la haine que je ressentais quelques minutes auparavant. Je tapai le nom de mon père sur l'écran de l'accueil et rejoignis la chambre où il se trouvait. Il était allongé sur un petit lit d'hôpital, branché à de nombreuses machines. Mon second père était à ses côtés, le visage enfoui dans ses bras croisés. Il releva la tête à mon arrivée. Ses yeux étaient gonflés par les larmes qui semblaient ne plus vouloir s'arrêter.

— Tu en a mis du temps... Tout va bien ? s'inquiéta-t-il.

Je m'approchai pour l'étreindre de toutes mes forces, ne voulant aborder le sujet de RAIA avec lui. Du moins, par pour le moment.

— Ça va, j'étais juste occupé, j'ai fait au plus vite, désolé... Comment il va ?

— Il n'arrivait plus à respirer, ni à marcher, puis il s'est évanoui... Le Docteur Blayze m'a annoncé qu'il devait rester ici. Il... Il ne sait pas s'il va se réveiller...

Un bruyant sanglot sortit, malgré lui, de sa gorge. Je pus voir son cœur se serrer, se briser. Tout comme le mien le fit au même instant.

— Combien... Combien de temps il lui reste ? susurrai-je.

— Deux jours, trois, tout au plus. Je n'arrive pas à y croire, c'est...

— Un cauchemar... Papa, qu'est-ce qu'on va faire sans lui ?

Je m'effondrai dans ses bras, ne pouvant résister davantage à cette réalité. Je n'étais toujours pas prêt à le perdre.

Après une minutes à pleurer tous deux, je pris la main de mon père, endormi, dans la mienne. Un léger mouvement se fit ressentir à ce contact. Je l'observai, espérant le voir ouvrir les yeux. Rien n'arriva durant un long moment, puis ses paupières se mirent à cligner difficilement.

— Papa ? Papa, tu es là ? m'affolai-je.

Mon second père se leva brusquement. Je pouvais entendre son cœur battre à vive allure derrière moi.

— Mon étoile, chéri, on est là. Ton fils est arrivé.

Je ne pus m'empêcher de sourire, en pleurs, lorsqu'il tourna lentement son regard vers moi.

— Petit pirate... me sourit-il.

— Papa pirate... désolé d'avoir tardé.

De fines larmes coulèrent sur son visage jauni.