R.A.I.A

Je fus réveillé en sursaut par le fracas d'une des vitres menant au balcon. Je n'aperçus ni Alaya, ni sa SkyDriver à l'extérieur.

Mes yeux encore collés par mon profond sommeil, je n'eus pas la force de me débattre lorsque deux mains puissantes mirent les miennes dans mon dos.

— Debout ! hurla un homme dans mon dos.

J'abdiquai tant bien que mal. Mes jambes me tenaient à peine, seule ma vision s'éclaircit doucement.

Deux SkyDriver de la CopsCorp illuminaient l'intérieur de mon appartement. Quand je compris que les forces de l'ordre m'arrêtaient, je pris le peu de force matinale pour m'échapper de leur emprise.

— Lâchez-moi ! Qu'est-ce que vous me voulez ? Je n'ai rien fait ! hurlai-je.

L'homme derrière moi me poussa violemment, ce qui me fit avancer de plusieurs pas.

— Laisse-toi faire et monte dans le véhicule ! Tu t'expliquera une fois arrivé à la Corpo ! s'énerva-t-il.

De par leurs larges uniformes et les casques qui masquaient leur visages, je ne pus décrire les trois personnes en face de moi. Seulement qu'une des silhouettes ouvrit la portière tandis que les deux autres restèrent les bras croisés, prêts à agir à la moindre de mes tentatives.

Pris de panique, je préférais suivre les ordres. Je savais de quoi ils étaient capables, je serais le dernier à vouloir jouer aux plus malins avec eux.

Le policier m'incita, avec aisance, à m'engouffrer dans l'une des SkyDriver. Il claqua la portière dans un fracas assourdissant, puis chacun prirent place à l'avant des habitacles.

Ils volaient à une vitesse fulgurante. Neziah aurait parfaitement eu sa place à ce poste.

Neziah... elle me manquait terriblement.

— Qu'est-ce qui te fait sourire bêtement comme ça, toi ?

Je sortis de mes pensées, n'ayant pas conscience de mes expressions faciales.

— Rien, pardon... murmurai-je tristement.

Ils me lancèrent des œillades suspectes. Je ne savais pas ce qu'ils pouvaient bien s'imaginer, mais dans ce cas précis, je n'avais rien à me reprocher.

Nous arrivions à CopsCorp en quelques minutes. Ce fut une autre silhouette qui me sortit de la SkyDriver pour me pousser à l'intérieur du bâtiment. Nous rentrions dans un immense ascenseur luxueux, identique à celui de mon nouveau building.

La montée me semblait interminable. Ma tête tournait, des nausées me prirent comme pendant mes premiers voyages temporels. Les effets secondaires de mon angoisse montante, sans nul doute.

L'ascenseur arriva au dernier étage, s'ouvrant sur un gigantesque open-space. Des centaines de policiers étaient affairés à leurs bureaux respectifs.

Au loin, j'aperçus des cheveux bleus familiers.

Gabriel.

Il croisa mon regard. Il se tétanisa en me voyant. Malgré ma surprise de le voir sur son lieu de travail, je détournai les yeux. Je ne devais éveillé aucun soupçon quant à notre lien avec RAIA.

Dans tous les cas, je n'eus pas le temps de rester bien longtemps dans son champs de vision, étant embarqué dans une pièce de béton noir. Seules une table en métal gris et trois chaises trônaient au milieu de celle-ci. L'heure de l'interrogatoire était arrivé.

Malgré ma coopération, ils faisaient preuve d'impulsivité comme si j'étais l'ennemi public numéro un.

Ils m'installèrent de force sur la chaise en solitaire, face aux deux autres.